La presse française — ou cafetière à piston, ou Bodum — a connu bien des incarnations, de ses origines mystérieuses à sa forme moderne, brevetée à la fin des années 50.
La cafetière à piston est si ancrée dans la culture qu’elle se mérite même un récit légendaire pour expliquer ses lointaines origines, qui remonteraient à l’époque où le café était bouilli dans l’eau plutôt qu’infusé. La légende veut qu’un voyageur français se faisait bouillir un café lorsqu’il réalisa qu’il avait omis d’y déposer les grains. Il s’empressa donc de jeter des grains de café dans l’eau qui bouillait déjà, mais ceux-ci remontèrent immédiatement à la surface. Se refusant à gaspiller sa mince ration de café, il aurait acheté un filet métallique rigide à un marchand italien itinérant qui passait par là. Utilisant un bâton, il aurait poussé les grains au fond du chaudron pour les empêcher de flotter. S’attendant à un café à peine buvable, il aurait été surpris de déguster le meilleur café de sa vie, qu’il aurait partagé avec le marchand, lui aussi ébahi. On raconte que la découverte fortuite aurait mené à l’invention de la presse à piston.
Réalité ou embellissement? Ce qu’on en sait est qu’il est fort possible qu’un dispositif rudimentaire de ce type, soit un bout de métal perforé muni d’un manche, aurait existé en France dans la première moitié du 19e siècle. Un premier brevet pour un appareil précurseur de la cafetière à piston a d’ailleurs été déposé en 1852.
La presse française s’est perfectionnée de brevet en brevet. Un modèle plus moderne a été breveté par un Italien, en 1929, avant que le brevet déposé en 1958 par Faliero Bondanini n’en fixe le mécanisme et l’identité. Produite sous la marque Mélior, elle devient rapidement un incontournable, en Europe, dans les années 60. Rachetée par la société danoise Bodum en 1991, c’est sous ce nom qu’elle est la mieux connue en Amérique du Nord.
Le fonctionnement de la presse française est assez simple. L’eau et un café grossièrement moulu sont mis ensemble dans le réservoir de la cafetière. Au terme de l’infusion, le café est pressé au fond du réservoir par le filtre de métal du piston.